En réponse à tous ceux qui se posent la question, voici mes suggestions.
Elles sont personnelles, tirées de diverses expériences et certainement pratiquées par de nombreux peintres .
D’autres réflexions sont issues du livre de Xavier de Langlais, avec qui je suis tout à fait en accord sur bon nombre de sujets !
Je vous invite aussi à lire d’autres conseils aussi importants sur l’huile, l’acrylique, etc.. sur les autres billets, ainsi que tous les commentaires ci-dessous.
Plusieurs solutions, à vous de choisir celle qui vous convient le mieux :
Sur un chassis/toile, déjà préparé, c’est à dire avec la toile apprêtée blanche :
FAIRE LE DESSIN :
. soit au graphite ou fusain (ce que je ne conseille pas). En peignant dessus, soit il disparait, soit il « salit » de gris la peinture (ce qui n’est pas très embêtant, mais quand on aime le travail propre, ça gène !) A moins de passer doucement un chiffon pour éliminer les traces de particules noires.
. soit à la sanguine (ce que je fais très souvent). Passer ensuite un chiffon pour l’estomper et retirer la poudre du crayon. Une couleur rougeâtre colorera un peu la peinture dessus, sans conséquence
. soit directement au pinceau avec de la peinture à l’huile très diluée à l’essence (un jus)
. soit pas de dessin de suite !
PREPARER UN JUS :
Le jus, est un peu de peinture à l’huile diluée à l’essence – de façon à faire un jus aquarellé. Souvent, l’ocre est la couleur de base, neutre. Passer ce jus partout sur la toile, à l’aide d’un gros pinceau brosse (soie de porc). Ça coule, tant pis, on essuie au chiffon… il faut que l’on voit encore le dessin dessous (s’il a été fait au crayon). Ceci prépare bien la prochaine couche de peinture, légèrement plus grasse.
Soit, vous pouvez passer ce jus d’abord puis faire votre dessin dessus quand il est sec.
1- Faire le dessin comme précédemment, à la méthode de votre choix, puis…
2- Préparer les différentes couleurs composant votre sujet. Elles seront posées sur la toile, de façon également comme un « jus », léger, aquarellé, dilué à la térébenthine.
Ces couleurs seront approchantes des couleurs définitives, ( PAS LES DEFINITIVES !!).
Si vous avez à mettre plus tard, un rouge foncé, carmin p.ex., mettez un magenta dilué. Si vous avez un orange, mettez un rouge vermillon ou jaune de cadmium moyen, dilué. Elles vous aideront visuellement à vous rendre compte de l’équilibre chromatique de votre tableau.
Lorsque toute la toile est recouverte de ce jus coloré, prenez votre toile, et placez-vous devant un miroir (voilà pourquoi il y a toujours un miroir ou des glaces, dans un atelier de peinture !) Vous observez alors si les couleurs sont bien placées, si l’harmonie vous plait, si le dessin est bon ! rectifiez si nécessaire.
L’EBAUCHE DU DESSIN AVEC OU APRES LE JUS
Elle a une importance primordiale. Cela premièrement, du côté technique. A l’aide du « jus » précédent, le dessin prépare l’œil au sujet tout en préparant ‘l’accroche’ des couches suivantes, elle nourrit la toile.
Ces bases sont faites à la PEINTURE A L’HUILE. Vous pouvez également faire votre fond préparatoire, à l’ACRYLIQUE.
Vous procédez de la même manière pour le dessin, simplement vous remplacez la peinture à l’huile par de la peinture acrylique si votre fond est fait à l’acrylique.
SUITE DU TRAVAIL SUR TOILE
Vous pourrez alors sur l’acrylique sèche, continuer à la peinture à l’huile. Dans ce cas, les techniques sont possibles et compatibles.
NE JAMAIS POSER DE L’ACRYLIQUE SUR DE LA PEINTURE A L’HUILE. Pourquoi ?
Que votre couche d’huile soit épaisse ou fine, il lui faudra un « certain » temps de séchage. Elle ne sera sèche à cœur qu’après un certain laps de temps. Donc, si vous posez dessus (sur la très fine pellicule sèche) de la peinture acrylique, qui elle, sèchera très vite, l’ensemble en séchant peu à peu à fond, va plisser, craqueler, faire « peau d’orange » comme on dit !! et c’est la catastrophe !
C’est pour cela qu’en peinture à l’huile, une loi est très importante : IL FAUT TOUJOURS PEINDRE GRAS SUR MAIGRE.
La couche de dessous doit être moins grasse que celle de dessus. On commence donc un tableau soit en jus à l’essence + peinture à l’huile (expliqué ci-dessus), soit à l’acrylique. Puis les couches suivantes, seront avec de l’huile de lin + peinture à l’huile. En très petite quantité au départ, puis si nécessaire, avec un peu plus après.
C’est pour cette raison que les glacis, venant en phase terminale du tableau, sont bien plus gras, soit en huile, soit en médium, que les couches précédentes. (voir chapitre Glacis dans ce blog)
PINCEAUX EMPLOYÉS :
En début de tableau, privilégiez les brosses en soies de porc. Les poils blancs, durs. Les formes « langue de chat » ou « plate » sont plus pratiques. Puis au fur et à mesure de l’avancement du tableau, soit vous optez pour des poils en mangouste, plus doux et souples, réalisant des fondus intéressants, sans traces de coups de pinceaux. Soit vous restez aux poils de porcs, auquel cas les marques du pinceau seront plus visibles. C’est selon ses propres goûts.
TECHNIQUE AU COUTEAU :
Si vous optez pour cette technique plutôt qu’avec un pinceau, vous ferez le « jus » puis une première couche maigre au pinceau, avant de commencer au couteau.
C’est tout au moins, ce que je recommande, plutôt que de commencer directement au couteau !
N’hésitez pas à poser des questions, à donner vos propres conseils, et LIRE LES COMMENTAIRES... suite à Comment peindre une peinture à l’huile ? questions/réponses