LA PEINTURE A L’HUILE, LE BLOG ET VOUS

Voici un petit bout de temps que je n’avais pas posé quelques mots sur mon blog.
Quelques petits soucis de spams indésirables, bloquant les messages/commentaires.
Et surtout une forte occupation durant le mois d’octobre, par les stages puis la mise en place de l’atelier.
C’est chose faite.

Alors comme pour vous remercier depuis toutes ces années, je vous donne simplement quelques chiffres de vos visites, de votre parcours, de votre provenance.
Oh rassurez-vous ! hormis certains que je connais personnellement, pour les autres, le « compteur des statistiques » ne me donne que l’adresse que vous avez tapée dans la barre de recherche et qui vous a permis de me trouver.

De avril 2006 à nov.2012 : 361 394 visiteurs !
Nombre de pages vues quotidiennement : 460
Nombre de visiteurs quotidiennement : moyenne entre 450 et 500
Pages vues le plus souvent, des sujets comme : la peinture à l’huile, le glacis, les conseils et idées, les fleurs blanches, la galerie Doro.T
Moteurs de recherches : Google fr et Google Ca (Canada) dans les premiers en tête
Pays : France – Etats Unis – Canada – Angleterre – Suisse – Maroc – Allemagne etc…

Merci à tous pour vos petits commentaires, votre visite et surtout…… revenez pour les conseils mais aussi pour découvrir les nouveautés dans mon atelier !
Les futures toiles sont en préparation. La concentration est là, chaque chose se fait peu à peu.

POUR UN ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE DE L’ART

12 JUILLET 2012 – Article paru dans Libé et écrit par un groupe d’Artistes et d’Enseignants

Monsieur le Président,

Vous avez inauguré votre quinquennat par un geste fort, un hommage à Jules Ferry, qui a tant œuvré pour lutter contre l’analphabétisme et pour créer l’Ecole de la République. Mais un autre analphabétisme est tout aussi injuste : l’analphabétisme visuel. Car, dans un monde saturé d’images, il est devenu fondamental de savoir regarder et comprendre une image, qu’elle apparaisse sur un écran de télévision, d’ordinateur, de PlayStation, ou dans un musée. Il ne s’agit pas seulement de connaissance ; il faut aussi apprendre à développer la sensibilité, à savoir profiter, dans une civilisation oô le temps libre est conquérant, de l’environnement du quotidien, de l’église de village à l’architecture des gares TGV. L’école doit enfin donner une culture artistique, pour comprendre les formes, savoir replacer les chefs-d’œuvre dans leur contexte, leur donner un sens actuel, et stimuler l’intérêt pour la création contemporaine. Elle doit permettre à des jeunes de s’approprier les œuvres d’art, afin de partager, au-delà des frontières sociale, générationnelle, et géographique, toutes les potentialités de leurs richesses infinies. Picasso disait que l’art aide les hommes à ne plus être sujets des esprits obscurs et à devenir indépendants. L’histoire de l’art apprend aussi à être libre et responsable.

Il existe une discipline pour apprendre à voir, à développer la sensibilité face à une œuvre, à donner les outils qui permettent de la comprendre : l’histoire de l’art. C’est grâce à elle que, chaque année, sont organisées des expositions qui attirent des millions de visiteurs ; c’est grâce à elle que des jeunes découvrent les richesses du passé et les nouvelles voies prises par les formes artistiques dans le monde actuel. En effet, les œuvres d’art, de la mosquée de Cordoue aux photos des châteaux d’eau des Becher, étudiées dans leur dimension historique, sont la meilleure introduction aux religions, aux révolutions sociales et économiques, aux mouvements des idées. Initier aux œuvres par l’histoire de l’art, ce n’est pas seulement créer du lien social, c’est un formidable investissement, économique aussi, pour l’avenir.

Mais l’histoire de l’art, comme vous l’avez reconnu dans votre discours de Nantes, est absente du système éducatif. La discipline est pourtant enseignée depuis plus d’un siècle à l’université, oô elle s’illustra par de grands noms, d’Henri Focillon à André Chastel et Daniel Arasse. Elle concerne toutes les expressions artistiques relevant du visuel, de la peinture à l’art des jardins, du cinéma aux arts numériques en passant par le design, qu’elle étudie en les rapprochant d’autres modes de création, du théâtre à la musique. Cette discipline plurielle s’est ouverte aux approches les plus modernes, de la sémiologie aux études visuelles. Elle donne des bases utiles pour des métiers divers : valorisation du patrimoine, médiation, création graphique et numérique. Or l’enseignement de l’histoire des arts, mis en place en 2009 dans un contexte de défiance envers le monde éducatif, s’est privé de cet apport intellectuel et pédagogique. Malgré les efforts de celles et ceux qui acceptent d’assurer cet enseignement, malgré toute leur bonne volonté, il peut difficilement porter ses fruits.

En effet, il ne s’appuie ni sur un programme ni sur des enseignants formés dans la matière qu’ils enseignent. Reposant, comme le disent les textes, sur la culture personnelle de ceux appelés à le pratiquer, il risque de reproduire des inégalités, contre les principes de l’Ecole de la République. Quel parent accepterait que son enfant soit formé aux mathématiques par un professeur d’anglais ? Quel enfant ne mérite pas d’être évalué par un enseignant compétent dans la discipline sur laquelle il passe un examen national ?

La solution est simple, et vous l’avez vous-même préconisée : elle est de faire enseigner l’histoire de l’art par des professeurs compétents, recrutés par concours – un Capes spécifique – comme c’est le cas pour les autres matières dans les collèges et lycées. En s’appuyant sur les expériences déjà faites, elle n’est pas compliquée à mettre en œuvre. Transformer une matière floue et antipédagogique en un enseignement de l’histoire de l’art dans le secondaire, ouvert à toutes les expressions artistiques, afin d’initier les jeunes à l’archéologie et à la diversité du patrimoine, de leur donner les clés pour comprendre le monde fantastique des images, la richesse des civilisations passées, les enjeux de la création contemporaine dans un monde globalisé, c’est le plus beau plan de relance que vous pouvez faire. C’est un signe adressé à l’Europe, pour qu’elle instaure un enseignement culturel et artistique. Ce serait marquer le début de votre quinquennat d’un geste de confiance fort et généreux envers la jeunesse, pour son épanouissement dans un dialogue fécond avec les œuvres d’art.

Adel Abdessemed Artiste Paul Ardenne Historien d’art, romancier, critique Laurence Bertrand-Dorléac Historienne de l’art, Sciences-Po Françoise Benhamou Professeur de sciences économiques, université de Paris-Nord Andreas Beyer Directeur du Centre allemand d’histoire de l’art de Paris Yves-Alain Bois Professeur d’histoire de l’art, Princeton, Institute for Advanced Study Yves Bonnefoy Ecrivain et poète, Collège de France Olivier Bonfait Historien de l’art, université de Bourgogne, président de l’Association des professeurs d’archéologie et d’histoire de l’art des universités (Apahau) Pierre Boulez Compositeur et chef d’orchestre, Collège de France Patrice Chéreau Metteur en scène, cinéaste Pierre Encrevé Linguiste, directeur d’études à l’EHESS Gérard Garouste Peintre et sculpteur Michel Laclotte Président honoraire du musée du Louvre Sylvie Ramond Directrice du musée des Beaux-Arts de Lyon Roland Recht Historien de l’art, professeur au Collège de France Alain Resnais Cinéaste Daniel Roche Historien, Collège de France Pierre Rosenberg de l’Académie française Alain Schnapp Professeur d’archéologie antique, Panthéon-Sorbonne Pierre Soulages Peintre Philippe Weil Professeur des universités en économie, Sciences-Po.

EXPOSITION PASCALE CAMY – DORO.T – MENERBES (VAUCLUSE-PROVENCE-LUBERON)

 

Doro.T expose une sélection de peintures à l’huile et de dessins
Pascale CAMY présente ses sculptures de bronze et de grès,
dans le très beau cadre de la maison de la Truffe et du vin, place de l’horloge à MENERBES (Vaucluse).

Exposition ouverte tous les jours de 10h à 18h30 en présence des artistes.

Doro.T tel : 04.90.72.06.51 www.dorotheepeintre.com
Pascale CAMY tel : 06.12.06.47.99 www.p-camy.com

LE PEINTRE ET SES SECRETS !

Bonjour à tous,

Oh combien de questions « indiscrètes » sur ma peinture, dois-je éviter lors de ces quelques mois d’ouverture de ma galerie ?!!

Alors je dirais simplement ceci. Pour en arriver là, ce sont de longues heures, une longue expérience, des échecs, des succès, des essais interminables, des poubelles pleines, une table de dessin constellée de petits essais, qui le lendemain, révélaient leurs effets… Il n’y a pas de recette. Chacun a SA recette.

Je suis prête – et oh combien d’entre vous en ont été satisfaits – à donner des « recettes », celles qui sont basiques, celles qui dépannent, celles qui sont ébauchées dans les livres d’Art et de Techniques mais incomplètes..

Mais donner MA recette non. Et cela vous le comprendrez forcément, inévitablement, le jour où vous aurez VOUS-MÊME trouvé ‘votre’ recette.

Là, et seulement là, vous comprendrez.
Vous comprendrez que tout le temps que vous avez passé à chercher, à tester, à bloquer, à occulter d’autres loisirs tentants par ailleurs… là, vous ne voudrez pas donner, comme cela, simplement, d’un coup de doigt sur le clavier, le résultat de cette recherche.

Et je sais que vous ne m’en tiendrez pas rigueur.. j’ai toujours autant de plaisir à communiquer mon savoir, et je continuerai à le faire.

Je n’ai jamais eu cette petite phrase dans ma tête : « ouah c’est moi qui ai fait cela ? ».
Je suis trop perfectionniste, chercheuse, jamais satisfaite dans le sens ‘je peux faire encore mieux‘.. donc je suis contente de mon tableau mais le suivant doit être encore plus parlant.
C’est en cela que je me sens avancer. Pas en restant sur une satisfaction. De toutes façons, il y aura toujours un sujet qui sera plus difficile que le précédent.
Mon atelier regorge en ce moment de toiles toutes plus difficiles les unes que les autres. Un défi. J’aime les défis !

HISTOIRE D’UNE PEINTURE

Elle a pris naissance, tout d’abord sous mes yeux, lors d’une balade.
Installée sur le muret, j’ai dessiné.
La petite barrière est là. Fidèle.
Durant des années, je ne faisais jamais un dessin de paysage sans inclure une barrière ou une clôture.
Le dessin au stylo a dormi un petit moment dans le carnet à croquis.
Je l’ai ressorti et lui ai donné une autre vie.

Je lui ai offert une toile. De celle que je blanchis, que je lisse comme la pierre.
Le Passage était né. Dans son cocon de couleurs froides.
Sur le côté, le parapet est juste souligné d’un trait à la plume.
Comme une invitation.
Et puis le Passage.
Celui qui emmène loin, qui évade.

Après quelques semaines à l’atelier, la toile, installée à la galerie intrigue, interpelle.
Et puis, c’est le coup de foudre.
C’est ainsi la peinture. Cela vous touche au plus profond. Vous ne comprenez pas pourquoi.
Mais c’est celle-ci et pas une autre.

Murielle m’a regardée au fond des yeux. Comme une question.
J’ai alors compris que la toile ne m’appartenait plus. Qu’elle me quittait pour aller ailleurs.
C’est cette impression qui me fait toujours revenir aux moments de sa « naissance »…
L’atelier du soir, une musique de fond, le café ou le thé refroidi sur la table parmi les tubes, il fait nuit par-delà la fenêtre.
Le petit Duc lance son HU interminablement régulier. Il sait que quelque chose se passe dans la lumière de l’atelier.

Murielle dites-vous ? non je ne la connaissais pas.
Pas avant qu’elle ne franchisse timidement les deux marches de pierres de la galerie.
Mais un regard a suffit.

RETOUR DE TANZANIE – FEVRIER 2012

Les mots seront inutiles.
C’est encore un peu tôt.
Tout est encore là, au fond du corps, du cœur, de l’âme.
Intact. Avec les odeurs, gardées jalousement pour ne pas perdre le fil..

La poussière sur le sac.
Celle que l’on n’efface pas pour encore garder un peu de « là-bas ».

Et cette boule au fond de la gorge, qui n’en finit pas de grossir..
Parce que « là-bas », j’ai laissé un peu de moi.
Parce que « là-bas », j’ai aussi pris un peu des autres.
Et ça, je le garde pour moi…

Zebre-cou
Dessin encre de Chine –Doro.T

Les toiles, les tableaux, ceux qui ne sont pas encore là, en peinture..
Les toiles, celles qui sont déjà là, dans ma tête, dans mes yeux..
Je les ferai. Oui, je les ferai. Comment ? rien de précis encore.
Mais il FAUT que je les fasse.

Je vous donne un peu de mes yeux, ceux qui ont vu, qui ont bu, qui ont compris.
Et qui ont aimé. Avec un immense respect.
Je retournerai « là-bas »…