Certains matins, de la fenêtre de l’atelier, on peut voir le brouillard se lever ainsi.
Une magie de la nature.
Archives de catégorie : PRISES DE VUES
ETE 2013 – GORDES
Au village, durant tout l’été, il se passe plein de choses, originales, étonnantes, déroutantes, époustouflantes, cocasses. La galerie est située dans une calade très passante. Rue du Four, juste au coin de la pharmacie !
Après la boutique « Arcade » de Françoise où les poteries artisanales sont magnifiques, juste après une boutique « Le Gabouton », où l’on ne peut passer sans craquer sur un chapeau ou une paire d’espadrilles françaises. Presque en face, se situe la galerie de Virginie Robinson et la cave de Richelieu où les objets divers et bijoux fantaisies sont exposés.
Dans ma galerie, les expositions de sculptures se succèdent tous les deux mois. De début août à mi-septembre, Annie Cotterot propose des céramiques et raku. Voir billet plus loin.
Et puis il y a la calade par elle-même. Avec son lot de curieux, de visiteurs, de vacanciers, de baladeurs, d’amateurs. De toutes nationalités, aux langues parfois indécelables.. Et les Chinois ! cette année, ils ont été particulièrement nombreux à venir.
Appareils photos en main, ils regardent peu les boutiques mais beaucoup leurs écrans. Ils se prennent en photos constamment. Les jeunes filles, collant noir ou blanc opaque, chapeaux aux larges bords, robes mousselines rose pâle ou dentelle crochet, petits gants pour protéger la peau du soleil, chaussures… indescriptibles !
Et régulièrement, nous assistons à des mariages-reportages. Les mariés chinois. Grande robe blanche pour elle, costume trop grand pour lui, coiffeuse, accessoiriste, traducteur, chauffeur et photographe, tout ce petit monde suit le cortège de la traine essuyant les pavés usés par les siècles.. Prenant des clichés devant les cartes postales, les portes, les vieux murs.. dans des pauses dignes des années 1930 ! Il y a comme un décalage dans leur époque et la nôtre. Comme des « mises en scène ».
ATELIERS D’ARTISTES – Mon atelier
Atelier Doro.T- coin « outils »
1822 – Quand ils sont jeunes et pauvres, les artistes passent leur temps à chercher un refuge dans les quartiers populaires : mansarde, chambre d’hôtel miteux, appartement délabré, écurie ou garage désaffectés, entrepôt abandonné.
Dans la grange, la chaux se dépose en poudre fine et blanche comme le marbre.
A l’atelier, je dépose de la poudre de marbre sur mes toiles.
Peindre les objets eux-mêmes.
Mais aussi l’espace qui les sépare, l’air qui les baigne, les relations qu’ils entretiennent les uns avec les autres, leur pesanteur et leur dynamique interne, leur distance avec l’œil du peintre.
Espace de solitude et de recueillement, l’atelier incarne la vie imaginaire du peintre.
Il est l’espace où se déploient les fantasmes de l’artiste, où ses émotions prennent corps.
Il est l’image de ses obsessions, de son désarroi, de son vide ou de son désordre intérieur.
L’atelier engendre l’œuvre et donne vie à la peinture.
(Le Peintre et son atelier de Frédéric Gaussen)
J’ai acheté, aux conditions que je vous ai dites, un lit en fer avec sommier et matelas, une table de nuit, une toilette en fer, des rideaux, quatre chaises, une table et un fauteuil qui est mon seul luxe ; j’ai renoncé au tapis. (J-F BAZILLE)
PARIS LA NUIT EN NOVEMBRE
Une occasion d’être à Paris durant quelques jours de ce mois de novembre.
Se balader la nuit, dans les rues, sur les quais, sur les ponts, par un petit froid pas si désagréable que ça..
Je n’avais pas -hélas- le super appareil photo, trop lourd pour la valise ! mais celui-ci déjà performant, m’a permis de réaliser malgré tout des clichés assez sympas !
Une amie m’accompagnait et m’a fait découvrir ces centaines de cadenas accrochés au grillage de la passerelle des Arts. Des messages d’amour et de fidélité..
J’avoue être assez dubitative devant cette vision.. d’amour enchaîné ! une drôle d’impression.
HISTOIRE D’UNE PEINTURE
Elle a pris naissance, tout d’abord sous mes yeux, lors d’une balade.
Installée sur le muret, j’ai dessiné.
La petite barrière est là. Fidèle.
Durant des années, je ne faisais jamais un dessin de paysage sans inclure une barrière ou une clôture.
Le dessin au stylo a dormi un petit moment dans le carnet à croquis.
Je l’ai ressorti et lui ai donné une autre vie.
Je lui ai offert une toile. De celle que je blanchis, que je lisse comme la pierre.
Le Passage était né. Dans son cocon de couleurs froides.
Sur le côté, le parapet est juste souligné d’un trait à la plume.
Comme une invitation.
Et puis le Passage.
Celui qui emmène loin, qui évade.
Après quelques semaines à l’atelier, la toile, installée à la galerie intrigue, interpelle.
Et puis, c’est le coup de foudre.
C’est ainsi la peinture. Cela vous touche au plus profond. Vous ne comprenez pas pourquoi.
Mais c’est celle-ci et pas une autre.
Murielle m’a regardée au fond des yeux. Comme une question.
J’ai alors compris que la toile ne m’appartenait plus. Qu’elle me quittait pour aller ailleurs.
C’est cette impression qui me fait toujours revenir aux moments de sa « naissance »…
L’atelier du soir, une musique de fond, le café ou le thé refroidi sur la table parmi les tubes, il fait nuit par-delà la fenêtre.
Le petit Duc lance son HU interminablement régulier. Il sait que quelque chose se passe dans la lumière de l’atelier.
Murielle dites-vous ? non je ne la connaissais pas.
Pas avant qu’elle ne franchisse timidement les deux marches de pierres de la galerie.
Mais un regard a suffit.
RETOUR DE TANZANIE – FEVRIER 2012
Les mots seront inutiles.
C’est encore un peu tôt.
Tout est encore là, au fond du corps, du cœur, de l’âme.
Intact. Avec les odeurs, gardées jalousement pour ne pas perdre le fil..
La poussière sur le sac.
Celle que l’on n’efface pas pour encore garder un peu de « là-bas ».
Et cette boule au fond de la gorge, qui n’en finit pas de grossir..
Parce que « là-bas », j’ai laissé un peu de moi.
Parce que « là-bas », j’ai aussi pris un peu des autres.
Et ça, je le garde pour moi…
Dessin encre de Chine –Doro.T
Les toiles, les tableaux, ceux qui ne sont pas encore là, en peinture..
Les toiles, celles qui sont déjà là, dans ma tête, dans mes yeux..
Je les ferai. Oui, je les ferai. Comment ? rien de précis encore.
Mais il FAUT que je les fasse.
Je vous donne un peu de mes yeux, ceux qui ont vu, qui ont bu, qui ont compris.
Et qui ont aimé. Avec un immense respect.
Je retournerai « là-bas »…