L’ATELIER DE DORO.T- SUITE 3 – NOVEMBRE

La toile commandée est terminée. Je vous en parle dans un autre billet.
Et le travail sur mes toiles commence sérieusement ;  depuis plusieurs semaines, je dessine sans cesse.

Un premier travail sur les toiles qui seront exposées dans ma galerie à la saison prochaine (et sur mon site, où elles pourront être proposées au public, comme c’est souvent le cas).
Puis sur les toiles « animalières », en vue d’une exposition prévue avec Alain Pons, photographe animalier dont je vous ai déjà parlé, et Isabelle Crocq, photographe amateur. Mon travail se fait essentiellement à partir de mes photos faites en Tanzanie et de quelques photos d’Alain, Isabelle et Jonathan notre ami Canadien de Montréal.

Ne pas reproduire « classiquement » la photo d’un animal sur une toile est déjà mon but premier. Ce qui m’intéresse est de capter le mouvement, l’élégance, l’originalité d’un cadrage, j’aime beaucoup mettre en scène ces recherches. Une petite dizaine de toiles sont déjà préparées. Cela ne veut pas dire « peintes » !

Tout récemment, j’ai appris la nouvelle négative. L’endroit retenu pour présenter l’exposition animalière n’est pas disponible.
Je suis donc à la recherche d’un lieu d’exposition pour peintures/photos et peut-être sculptures, si l’endroit s’y prête. Où que ce soit en France ou ailleurs, du moment que l’endroit soit relativement visible et visité !

Voici donc en illustration, le début d’un travail sur toile que je suis en train de réaliser. Le tissu ancien est une vieille culotte de coton brodée. Entière sur la toile !!

Doro-Atelier-enduit-2Deux pulls, une grosse écharpe, près de la fenêtre d’où perce un rayon timide du soleil couchant. C’est l’hiver. Moment important. Inclusion du tissu. (nov. 2013)

PAVOTS II – PEINTURE EN HIVER (1)

L’hiver est propice au travail tranquille à l’atelier.
Les pavots m’ont toujours fascinée, leurs couleurs très douces.
J’ai commencé un quadriptyque, 4 toiles de 40×40.

Les sujets de mes peintures, mûrement réfléchis, préparés in situ et dessinés se posent peu à peu sur les toiles.
Certaines seront plus longues à peindre que d’autres.
Mais j’ai toujours le même plaisir et la même sensation lorsque je commence.
Quand le sujet peu à peu sort de la toile.
Quand je pose les glacis. Détails un peu plus techniques qui annoncent la fin proche de l’aventure entre elle et moi.

NATURE MORTE et STILL LIFE

Grappe-raisin-fletrie-nov13Ce matin, glacial, était lumineux. Le soleil persistant malgré le vent violent, était à son zénith. Sous mes yeux, sur la vieille marche de la ruine près de l’atelier, gisaient quelques grappes de raisin.

Mais là, étrangement, l’une d’entre elles, m’a interpellée. Dans sa fin de vie, elle est belle.
Comme un cadeau de dernière heure, elle nous donne toutes ses couleurs d’une douce chaleur.

Nous appelons ce genre de scène, « nature morte ». Mais elle n’est pas morte !
En anglais, cela se nomme « still life » (encore vivant). N’est-ce pas plus vrai ?

Grappe-raisin-mouche-nov13Et en plus, elle est généreuse. Son sucre n’est perdu pour personne !

 

VENDANGE TARDIVE

Dans la calade où je suis à l’atelier, pousse une vieille vigne contre le mur d’une vieille ruine. Pléonasme direz-vous ? ma foi !

La lumière du soleil déclinant, le froid et le vent purifient l’air. Mon œil est attiré par les couleurs de ce jus sucré contenu dans chaque grain de la grappe flétrie. Une envie de croquer du bout des dents, de laisser couler le jus le long du menton et d’essuyer la dernière goutte avec l’index pour le lécher avec gourmandise.

Vendange-tardive-oct13Pendant la petite pause, entre coups de pinceaux et coups de crayons.

L’ATELIER DE DORO.T – HIVER 2013 – NOVEMBRE

Vers-l'atelier-Oct13Après la période de présence quotidienne à la galerie d’avril à fin septembre, puis la période des stages de peinture, c’est à l’atelier que désormais je vais passer l’hiver.

Les commandes passées cet été sont presque terminées. L’odeur de la térébenthine me manquait. Crayons, pinceaux, gommes, dentelles, tubes et toiles tout cela fait désormais partie d’un quotidien plus intimiste.
Plume, mon chat, est spectateur du moindre coup de pinceau, d’une hésitation, d’une concentration. Il sait me rappeler à quelle heure les repas doivent être servis ! mais surtout il aime m’observer.

Quelques nouveautés sont au programme : « Fenêtres sur Intérieur » ; toiles animalières ( je prépare une exposition pour l’été 2015 à l’Espace des Arts avec Alain PONS, photographe animalier, Isabelle CROCQ photographe amateur (mais pas tant que cela) et Hazlo, fresquiste. Toiles et photographies seront consacrées aux animaux rencontrés lors de notre voyage en Tanzanie, guidé par Alain. Un ami d’une sympathie et d’une générosité comme on en rencontre rarement. Je préciserai les dates un peu plus tard.) .

« Petits formats – Abstractions et Matières » où le blanc sera la couleur dominante rehaussée de couleurs en gris chromatiques, fidèle à mes teintes.

Et je réponds toujours à vos nombreuses questions sur les différentes techniques de peinture, sur ce blog à la rubrique « Conseils – Idées ».

A très bientôt !

Atelier-bric-a-brac-oct13

BERTHE, CAMILLE, FRIDA, TAMARA, SONIA, MARIE, ARTEMISIA, SUZANNE ET LES FEMMES PEINTRES…..

Pinceaux-DoroT-fev14
« Pinceaux – Atelier de Doro.T »

Que des hommes m’aient aimée, soit.
Je veux être aimée des hommes qui ne m’auront jamais vue,
qui demeureront à rêver et à m’imaginer devant un carré de toile où, avec mes couleurs, j’aurais laissé un peu d’âme.

Marie-Clémentine Valade dit Suzanne Valadon (1865-1938)

ETE 2013 – GORDES

Au village, durant tout l’été, il se passe plein de choses, originales, étonnantes, déroutantes, époustouflantes, cocasses. La galerie est située dans une calade très passante. Rue du Four, juste au coin de la pharmacie !
Après la boutique « Arcade » de Françoise où les poteries artisanales sont magnifiques, juste après une boutique « Le Gabouton », où l’on ne peut passer sans craquer sur un chapeau ou une paire d’espadrilles françaises. Presque en face, se situe la galerie de Virginie Robinson et la cave de Richelieu où les objets divers et bijoux fantaisies sont exposés.
Dans ma galerie, les expositions de sculptures se succèdent tous les deux mois. De début août à mi-septembre, Annie Cotterot propose des céramiques et raku. Voir billet plus loin.
Et puis il y a la calade par elle-même. Avec son lot de curieux, de visiteurs, de vacanciers, de baladeurs, d’amateurs. De toutes nationalités, aux langues parfois indécelables.. Et les Chinois ! cette année, ils ont été particulièrement nombreux à venir.
Appareils photos en main, ils regardent peu les boutiques mais beaucoup leurs écrans. Ils se prennent en photos constamment. Les jeunes filles, collant noir ou blanc opaque, chapeaux aux larges bords, robes mousselines rose pâle ou dentelle crochet, petits gants pour protéger la peau du soleil, chaussures… indescriptibles !
Et régulièrement, nous assistons à des mariages-reportages. Les mariés chinois. Grande robe blanche pour elle, costume trop grand pour lui, coiffeuse, accessoiriste, traducteur, chauffeur et photographe, tout ce petit monde suit le cortège de la traine essuyant les pavés usés par les siècles.. Prenant des clichés devant les cartes postales, les portes, les vieux murs.. dans des pauses dignes des années 1930 ! Il y a comme un décalage dans leur époque et la nôtre. Comme des « mises en scène ».

Mariage chinois-1

ATELIERS D’ARTISTES – Mon atelier

Atelier-bric-a-brac-oct13

Atelier Doro.T- coin « outils »

1822 – Quand ils sont jeunes et pauvres, les artistes passent leur temps à chercher un refuge dans les quartiers populaires : mansarde, chambre d’hôtel miteux, appartement délabré, écurie ou garage désaffectés, entrepôt abandonné.

Dans la grange, la chaux se dépose en poudre fine et blanche comme le marbre.
A l’atelier, je dépose de la poudre de marbre sur mes toiles.

Peindre les objets eux-mêmes.
Mais aussi l’espace qui les sépare, l’air qui les baigne, les relations qu’ils entretiennent les uns avec les autres, leur pesanteur et leur dynamique interne, leur distance avec l’œil du peintre.

Espace de solitude et de recueillement, l’atelier incarne la vie imaginaire du peintre.
Il est l’espace où se déploient les fantasmes de l’artiste, où ses émotions prennent corps.
Il est l’image de ses obsessions, de son désarroi, de son vide ou de son désordre intérieur.
L’atelier engendre l’œuvre et donne vie à la peinture.
(Le Peintre et son atelier de Frédéric Gaussen)

J’ai acheté, aux conditions que je vous ai dites, un lit en fer avec sommier et matelas, une table de nuit, une toilette en fer, des rideaux, quatre chaises, une table et un fauteuil qui est mon seul luxe ; j’ai renoncé au tapis. (J-F BAZILLE)

ART ET SEXISME

C’est comme un cri, qui monte du plus profond de moi-même.

Je reçois la lettre hebdomadaire du Journal des Arts, régulièrement. Une façon simple mais culturelle de me tenir au courant des actualités artistiques en France et dans le Monde. Mais cette fois, j’ai comme un petit morceau dans la gorge qui ne passe pas, qui reste coincé derrière la luette !

Je cite : « Ventes de New York d’art contemporain : record à battre
Toujours plus haut. Les deux maisons de vente misent sur les chefs-d’œuvre des poids-lourds du marché de l’art contemporain depuis que la demande s’est resserrée autour d’eux, pour dépasser les ventes de l’an dernier : Pollock, Rothko, Basquiat, Bacon, Lichtenstein… »

Les poids lourds du marché de l’art contemporain… Si l’on remarque bien les noms cités, je ne vois pas l’ombre d’un nom féminin dans la liste – à moins qu’il ne soit caché dans les points de suspension.

Alors je citerais à nouveau ceci :  » On ne nait pas femme. On le devient.. » Simone de Beauvoir.

Également je vous recommande ce livre magnifique de Sylvie BUISSON  » Femmes artistes  » chez ALTERNATIVES. (  » Sublimes, les femmes artistes le sont, qui font toujours couler autant d’encre sur elles et leurs œuvres. Rares et chères jusqu’au XXIème siècle, reléguées au second rang du marché de l’art. Qu’importe !  » S. Buisson)

L’HISTOIRE DES FAUX EN PEINTURE

Je vous présente Philippe BENSIMON.

Auteur complet tant sur le plan professionnel en tant que criminologue, que sur le plan littéraire.
Avant d’écrire Tableaux maudits, un roman sur le thème des Faux en peinture, Philippe BENSIMON a entrepris et réalisé des recherches peu communes mais surtout très approfondies sur ce sujet, thème de sa thèse de doctorat en 1995. Une première en Amérique du Nord.
C’est donc avec des compétences et un bagage substantiel de connaissances que Philippe BENSIMON parle de la peinture, l’un de ses sujets de prédilection.

Son livre « Les faux en peinture », Éditions du Méridien, fut édité en 2000.
Il a entrepris de la réécrire entièrement en y ajoutant plus de 250 nouvelles références sur un total de 1500 titres et plus de 200 illustrations. Il s’agit d’une œuvre complète que nous aurons le plaisir de découvrir à l’automne prochain 2012, cette fois sous le titre « VRAI OU FAUX ? ».

«Je suis passionné par tout ce qui entoure la création dans le domaine de la peinture, laquelle va bien au-delà de l’œuvre en elle-même puisqu’elle touche à la mémoire de l’homme au travers du temps. »
« Mensonges encadrés, les faux en peinture sont une atteinte au travail du peintre qui, contrairement à la contrefaçon dans le monde industriel, est souvent seul pour se défendre. Le faux a cette autre particularité, celle d’avoir pour victime une victime qui s’ignore, du moins tant et aussi longtemps qu’elle n’en n’a pas découvert la supercherie.
Or, le faux vieillit à l’ombre de nos regards, ce qui lui donne un caractère d’authenticité qui exige de solides connaissances. À cette dangerosité, s’ajoute le plaisir esthétique oô nombre de personnes tergiversent sur la valeur d’un faux tableau. Le faux n’a aucune valeur puisque le procédé n’a pour seule fin qu’une escroquerie. »
Pour donner un visage à ses recherches, il avait choisi d’écrire un roman (Tableaux Maudits – Édition Triptyque) publié en 2007 et figurant parmi les dix finalistes du Concours des cinq continents de la francophonie en 2008.

Le nom de l’auteur, peu connu (hélas) en littérature, est beaucoup mieux connu dans les milieux de la recherche sociologique, plus particulièrement en criminologie, domaine dans lequel il fait des recherches et enseigne dans les Universités d’Ottawa et de Montréal.

«Si les gens pouvaient distinguer le vrai du faux comme par magie, ce serait la fin du monde, parce que c’est l’ignorance qui mène à la connaissance º, conclut Philippe BENSIMON.

Si je vous parle de Philippe BENSIMON, c’est parce que cet auteur m’a contactée pour obtenir mon autorisation afin d’illustrer son livre par quelques unes -entre autres- de mes photos d’atelier ou de mes pinceaux. Ce que j’ai volontiers accepté avec plaisir.
Participer bien modestement à cette étude, qui nous concerne tous, ne pouvait que m’apporter une pierre de plus à cet édifice construit sur presque toute une vie, ma motivation. Celle de continuer à peindre, de créer et surtout de comprendre que notre travail d’artistes peintres était enfin reconnu en tant que tel avec un respect qui hélas se perd dans les méandres de la spéculation et de la fraude.

Je vous laisse découvrir en avant-première et avec son autorisation, une partie de l’Introduction du livre « VRAIS OU FAUX ? »

« Aux yeux du grand public, parmi les tonnes de faits divers qui s’amoncellent dans son quotidien et qui aussi vite disparaissent à jamais dans l’oubli, aborder le thème du faux en peinture dans un monde défiguré en permanence par la violence, la faim, les inégalités sociales, pourrait presque ressembler à de l’indécence ; à un luxe de légèreté pour ne pas dire de futilité car après tout, vrais – faux, oô sont les risques ?
Cette supercherie à la Robin des bois ne concerne qu’une classe de gens bien nantis qui ont les moyens de dépenser des millions pour décorer leur château, des gens à des années-lumière de toutes nos préoccupations journalières et qui ne se déplacent jamais pour acheter eux-mêmes leur litre de lait… Du moins c’est ce que la plupart d’entre nous croyons par impuissance, par ignorance, sans doute aussi parce qu’il est beaucoup plus facile de ne pas trop s’interroger sur ce qui parfois semble nous dépasser alors qu’il en va d’un héritage commun. De nos sources. De nos racines. Maillons de la chaÎne humaine, de ce qui est et en sera au regard de ceux qui ne sont plus et à qui nous devons notre existence. Il est vrai qu’en réfléchissant au jugement très subjectif que nombre d’entre nous peuvent porter sur ce qui a ou non de l’importance, l’air pollué n’a jamais véritablement empêché personne de respirer ni l’eau contaminée de boire.
Alors quelle réponse donner face à un geste criminel, tant et aussi longtemps que nous n’en sommes pas directement victimes et dans le cas présent, que nous le voulions ou pas, nous le sommes tous. »

…….. « Traces infimes et combien fragiles laissées par quelques-uns, objets de culture, de dévotion ou de parure, existe-t-il sur terre un seul, rien qu’un seul objet qui puisse nous projeter instantanément dans le mode de vie de tous ces hommes et de toutes ces femmes qui nous ont précédé si ce n’est à travers la peinture ?
Prenons une des toiles peintes par Giovanni Antonio Canal dit Canaletto consacrées à Venise – Piazza San Marco. Au tout premier coup d’œil, le tableau nous ramène trois siècles en arrière, nous guide par ce que le MaÎtre a su et voulu reproduire. Sans le moindre montage cinématographique ni effets spéciaux, grâce à cette formidable machine à remonter le temps, Canaletto nous mêle aux personnages, et si l’on s’en approche d’un peu plus près, nous pouvons les voir tels qu’ils étaient vêtus, chaussés ou pieds nus à même la terre battue et les étals de marché installés sous d’immenses tentures, au beau milieu des animaux entre ruelles et maisons aux fenêtres sans vitres. Seuls de lourds volets de bois faisaient office de protection contre le vent, la pluie, les intrus et les esprits malfaisants.
Entre ce que l’homme a peint et aujourd’hui, des millions de personnes nous ont précédé avec à peu près la même fascination, les mêmes interrogations chuchotées à moins d’un mètre. À moins d’un mètre, l’image nous parle à plus de trois siècles de distance. »