A une amie, qui me posait la question : comment faire un glacis ? et quelle couleur employer ?
Tout dépend de ce que l’on veut faire, sur quoi et quel sujet.
C’est un fait, qu’il est rare que je finisse un tableau sans glacis.
Je peins normalement le tableau. Et surtout il faut le laisser bien sécher quand il est terminé.
Pour l’embellir, à certains endroits, il faut mettre un glacis.
A un endroit pour que la couleur soit plus « profonde », ou « donner vie » à un fond, mettre juste une petite note de couleurs dans une ombre.
C’est subtil et difficile à en parler ainsi. Observer les détails des quelques tableaux ci-après. Dans les ombres surtout, on peut deviner une légère couche de peinture plus sombre. Elle est présente mais ne cache pas le motif du dessous.
Utiliser de la peinture transparente.
Sur les tubes d’huile, il est spécifié si la peinture est transparente, semi-transparente ou couvrante. En mettre un peu sur la palette, puis lui ajouter de l’huile de lin de façon à faire « un sirop huileux » – mais surtout pas trop ! ça ne prendrait pas sur la couche précédente, il y aura formation de petites gouttelettes inesthétiques, et surtout inacceptables !! – ou ajouter un médium à peindre (problème: si trop épais, lui ajouter une goutte de white spirit ou térébenthine -suivant ce que l’on utilise- et de plus c’est assez brillant). On a alors un liquide gras, ou sirupeux voire collant, légèrement coloré.
Utiliser un pinceau assez large si la surface est importante, mais en poils doux. Pas de poils de porc. Mangouste, c’est bien. Mais faire un beau nettoyage après si l’on a utilisé du médium à peindre.
Ainsi avec cette sorte de poils, on ne doit pas voir les traces de pinceau.
LE GLACIS DOIT SE DEVINER SANS SE FAIRE VOIR !!
Si on a un fond dans les tons assez bruns – Brun Van Dyck par ex., on peut faire un glacis alizarine (transparent) qui lui donnera un ton plus chaud, ou violet ( transparent) qui le foncera tout en lui donnant de la profondeur.
Sur mes fleurs par exemple. Je peins mon tableau, ombres, lumières, etc.. séchage. Puis je reprends pétale par pétale, et sur le côté ombre, je rajoute un glacis ou de la couleur de ma base ou un magenta ou autre rouge + foncé que le dessous, (si ma fleur est rouge biensur).
Maintenant, on peut jouer sur les complémentaires. Si l’on souhaite un vert profond, lumineux, intéressant, le peindre en jaune, puis mettre un glacis bleuté (Prusse, outremer : transparent).
Sur du jaune si on met un violet d’Egypte par ex. (transparent), on aura un joli brun ocre subtil, et non comme un ocre pur sorti du tube, fabriqué. On voit un peu le jaune, et on devine le violet dessus, mais l’œil compose un « ocre » sur la rétine.
Réveiller une couleur. Sur un vert « fadasse », lui mettre un jaune citron (pas cadmium, opaque), ou un autre vert (émeraude, ou vert de Hooker : transparent) il sera plus intéressant.
Orangé : sur un jaune citron, ou de cadmium moyen, poser un glacis de magenta (transparent) = un superbe orangé.
En résumé :
. bien connaitre ses couleurs -transparentes/opaques-
. connaitre l’harmonie des couleurs
. poser le glacis sur la peinture sèche
Si le glacis est fait à l’huile de lin, il sèchera très lentement. Il existe dans le commerce des médiums à glacis Hollandais, Flamand, Vénitien… c’est un peu compliqué et long à expliquer comme ça, mais généralement ils sont faits pour les peintures style « trompe l’oeil » ou hyper-réalistes ou style peintures début XIXème siècle.
Vermeer, Rembrandt, et bien d’autres utilisaient aussi très souvent le glacis.
Et pour vous rassurer, il existe des cours spécifiques donnés sur le Glacis qui durent… + d’un an !! alors il faut de la pratique, de l’expérience, du doigté, et une connaissance parfaite du sujet…
Faire des essais simplement. Si l’on souhaite aller plus vite, faire des fonds à l’acrylique (mates, si possible), qui sèchent vite. Puis des glacis dessus à l’huile. Ce sera moins joli, mais utile et pratique pour commencer.
L’avantage de le faire sur une peinture sèche : il ne se mélange pas avec la couche inférieure. De plus, il est plus gras que la couche précédente (règle: GRAS sur MAIGRE). Et surtout……. on peut l’enlever à l’essence avec un chiffon doux et RECOMMENCER si insatisfait !!!
Nous verrons plus tard le problème des EMBUS, souvent formés lors d’un emploi abusif de médium à peindre ou d’huile de lin !
SUITE GLACIS PEINTURE A L’HUILE…
Gnous – Huile sur toile 100×100 DoroT
Voici un exemple de tableau, qui « contredit » la première partie du glacis que je viens d’expliquer.
Comme souvent, il y a des exceptions !!
L’emploi du blanc dans le glacis. Tout un art !! Le blanc étant une couleur opaque, elle aura tendance à « couvrir » la couche de dessous, même si elle est employée en faible quantité, juste en frottant par exemple.
Le blanc de Titane est plus opaque que le blanc de Zinc.
Personnellement, je dilue une faible quantité de blanc avec de l’huile de lin -pas trop, comme dit auparavant- et j’étale… au chiffon ! si je le fais au pinceau, même avec des poils adaptés, le blanc étant « présent » on verra les traces de pinceau. Disons que c’est « mon » truc !
Comme cette façon de procéder n’apporte que peu de matière grasse sur ma toile, cela va sécher assez rapidement. C’est alors que je réitérerai ce procédé aux endroits que je souhaite un peu plus « opaques » disons-nous.. tout en restant transparents !!!
Le fait de vernir après, l’ensemble, cela crée une uniformité visuelle.
J’aurais aimé être petite souris au XVIIème siècle (mais que petite souris !), dans la manche de la robe de chambre de Rembrandt ou dans le miroir de Vermeer, pour observer leur technique du clair-obscur, et celle de leur glacis si subtil. La cire d’abeille dans la peinture à l’huile, peut-être ? la technique de Vermeer se serait rapprochée de celle de Rembrandt.. n’a-t-il pas été l’élève de Fabritius, lui-même formé par Rembrandt ?