En attendant une prochaine publication d’un grand résumé de vos questions-réponses sur « Comment commencer une peinture à l’huile », je vous invite à lire quelques conseils que je donne sur ce sujet. Certaines questions ici posées n’avaient pas été publiées sur les bonnes pages de mon blog et de ce fait, je vous les restitue par ici.
Votre question (Nelly) :
Je peins à l’huile, pure, sortie du tube, car je ne sais pas utiliser les médiums, quels qu’ils soient. Ou j’en mets trop, ou pas assez. S’il est nécessaire de vous le préciser pour me guider, je fais plutôt du figuratif (portraits, nus, …) Pouvez vous me conseiller à ce sujet ? et me conseiller également sur le médium à utiliser ? ou peindre à l’huile pure est-ce une erreur ?
Ma réponse :
Peindre avec la peinture à l’huile qui sort du tube, ce n’est pas recommandé. L’huile contenue dans le tube est de l’huile de carthame. Elle est moins siccative (elle sèche moins vite) que l’huile de lin.
Pour vous aider à mesurer les médiums ou additifs à votre peinture, voici ce que je vous recommande. Dans un petit pot en verre propre et sec, qui ferme avec un couvercle, du style petit pot de confiture ou BB, vous faites une petite marque sur le verre à 1,5 cm à partir de la base. Puis cette hauteur vous la reportez 2 fois (2 x 1,5 cm environ) et vous faites une marque. Ensuite, vous remplissez d’huile de lin jusqu’au 1er trait, et vous complétez d’essence de térébenthine jusqu’au 2ème trait. Ainsi vous aurez fabriqué un médium à peindre avec 1/3 – 2/3 huile de lin/térébenthine. Une bonne base pour peindre quasiment tout votre tableau. Bien fermer votre flacon et le laisser loin de la lumière.
Lorsque vous peignez, vous posez vos différentes couleurs sur votre palette. Dans les mélanges que vous allez faire, à l’aide du couteau à peindre que vous aurez trempé dans votre médium « maison », vous ajouterez ces quelques gouttes dans votre mélange de peinture. Elle sera plus onctueuse sans être trop grasse.
Ce n’est qu’en fin de tableau, quand tout est sec, que vous viendrez embellir et rendre plus de profondeur à votre sujet, avec des glacis. Ceux-ci seront uniquement légèrement dilués à l’huile de lin pure (pas trop !) ou un médium à glacis. Vous êtes donc en fin de travail, et vous aurez respecté la loi du gras sur maigre. Votre médium « maison » est plus maigre que l’huile de lin pure, puisqu’il contient de l’essence de térébenthine, il est moins gras.
Votre question (Karine) :
Je me demandais si on pouvait remplacer la térébenthine par du white spirit pour faire le medium pour la peinture a l’huile?
Ma réponse :
On peut utiliser le white spirit pour nettoyer les pinceaux ou en tout début de toile.
Le WS rend la peinture plus « sèche », il matifie la couleur aussi.
L’essence de térébenthine est considérée déjà un peu « grasse » mais extrêmement siccative. Personnellement, je ne mets pas le WS dans la fabrication de mon médium.
Votre question :
Vernis à retoucher : si on peut travailler sur une toile du jour au lendemain ou d’une séance à une autre sans poser du vernis à retoucher alors pourquoi ne peut-on pas reprendre une toile sèche directement sans vernis a retoucher ?
Ma réponse :
Lorsque je peins du jour au lendemain, comme c’est le cas actuellement, je ne passe pas de vernis à retoucher ! d’abord parce que ma peinture est fraiche et d’autre part, il n’est pas utile dans ce cas là. On le passe sur la peinture sèche lorsque l’on sait que l’on ne va pas toucher à la toile pendant un certain temps mais que l’on pense la reprendre.. plus tard. Elle est protégée de toutes intempéries qui pourraient se produire : crottes de mouches (vous pouvez les enlever sans abimer la peinture, juste à l’eau et savon), nicotine pour les gens qui fument beaucoup, poussières, salissures diverses. Le vernis est perméable à l’air, donc la peinture peut encore sécher à cœur même avec le vernis à retoucher.
Autre raison : si l’on doit exposer dans un Salon p.ex. et que l’on ne peut vernir définitivement, on peut poser un vernis à retoucher pour la protéger. Pas de problème à ce niveau là.
Votre question :
Si je veux faire des rehauts de lumière sur des fleurs par exemple sur des fleurs blanches aussi ,vous dites que le blanc est un faux ami ? pourquoi? vous dites qu’il grise les couleurs ? alors comment éclaircir une couleur jaune citron ? ou un rose très clair pour qu il soit blanc à la lumière ? Cela reste un mystère pour moi.
Ma réponse :
Faire des rehauts, c’est apporter -le plus souvent- de la lumière. Celle-ci est très claire voire même blanche. Vous pouvez bien sur, poser du blanc sur le rehaut (sur peinture sèche). Le blanc n’est pas un faux ami dans ce cas.
Il l’est lorsqu’il est mélangé à une autre couleur. MAIS pas dans tous les cas !!
Je l’utilise très très souvent mais je sais avec quelles couleurs je peux ou ne peux pas !! Un rouge avec du blanc vous aurez du ROSE. Pour éclaircir un rose, là oui, vous pouvez ajouter du blanc. Mais si vous ne voulez pas de rose mais simplement éclaircir un rouge, mettez une pointe de jaune, vous aurez du rouge plus éclairé et donc plus lumineux. J’attache beaucoup d’importance aux mots. J’ai bien dit UNE POINTE DE JAUNE.. Maintenant pour illuminer aussi une couleur, on peut lui poser un glacis lumineux dessus. Une couleur transparente. Un rouge fade peut s’illuminer aussi en lui posant -à sec- un Stil de Grain jaune (Rembrandt) dessus. Il est de suite beaucoup plus intéressant sans aller sur l’orange ! Les Stil de Grain sont étonnants de luminosité. Rembrandt est bien placé pour ces couleurs. J’emploie très souvent aussi le Stil de grain Brun. Il est magnifique.. même avec du blanc !
Les couleurs qui supportent très bien le blanc sans « griser » la couleur, sont le jaune, certains verts, certains bleus.
Un exemple que vous comprendrez de suite :
Deux verres contenant du café. Dans l’un, vous mettez du lait : vous avez du café au lait bien opaque. Vous avez « grisé » le café. Dans l’autre, vous ajoutez de l’eau : vous avez du café plus clair mais transparent. Vous avez fait un glacis !